Mieux vivre la mixité en récré

Au collège Sainte-Marie à Ornans (25), les élèves réinterrogent les règles tacites d’occupation de la cour entre filles et garçons, dans une démarche d’auto-production d’aménagements permettant de limiter les coûts financiers inhérents à cette réappropriation des espaces scolaires.

En début de collège, c’est bien connu, filles et garçons se comportent bien souvent comme chiens et chats. Une mésentente qui s’observe souvent très nettement dans les cours de récréation. D’où l’idée d’Amélie Fleury, professeure-documentaliste du collège Sainte-Marie, à Ornans, dans le Doubs, de faire travailler ses élèves de 6^e sur l’occupation de la cour, dans le cadre d’un atelier sur les stéréotypes de genre conduit en s’appuyant sur le site Matilda qui propose une série d’activités pédagogiques visant à déconstruire les préjugés sexistes.

« Dans un premier temps, les élèves dessinent leur occupation et leurs circulations dans la cour, explique Amélie Fleury. Ces schémas font tous apparaître que le milieu de la cour est préempté par un petit groupe de footballeurs, composé souvent de fortes-têtes et que les filles sont surreprésentées dans les espaces périphériques, autour de bancs où elles discutent… Au motif que les garçons auraient davantage besoin de se dépenser physiquement. Un postulat que le travail conduit à nuancer et contester au sein du groupe classe, certains garçons faisant valoir leur goût pour des jeux calmes et certaines filles exprimant leur envie de faire du sport aussi. »

Ce travail sert de point de départ pour interroger les règles tacites, peu égalitaires, qui régissent les récréations, pour aller vers la formalisation de nouveaux modes de vivre ensemble, plus harmonieux, sur la cour : journée sans foot, roulement par niveau de l’usage de certains équipements sportifs (tables de ping-pong, panier de basket…), création d’un foyer des élèves… Le tout accompagné par la participation des élèves à une nouvelle commission d’aménagement de la cour.