Un pôle Sup acteur social de son territoire
Campus Don Bosco, Lyon (69)
Jean-Michel Mari, directeur général du Campus Don Bosco
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En se spécialisant dans le sanitaire et le social, le Campus Don Bosco – Lyon agit contre la pénurie de soignants. Pour se démarquer dans ce secteur réglementé et concurrentiel, il conçoit ses parcours en lien étroit avec les professionnels afin de former aussi des spécialistes dotés d’une solide expertise sur l’accompagnement des publics fragilisés.
Bonjour les enfants ! Aujourd’hui, nous allons vous apprendre à vous protéger du soleil ! » Rasha, Yasmina et Doria, en 1re année de BTS ESF (Économie sociale et familiale), simulent une action de sensibilisation dans une crèche, un ours en peluche coiffé d’une casquette dans la main, devant leurs camarades.
Elles font partie des 800 apprenants de 14 à 60 ans de Don Bosco – Lyon, qui propose quinze formations jusqu’à bac+3 à plein temps ou en apprentissage et est engagé depuis toujours dans le secteur sanitaire et social. Sur le même site que son lycée professionnel et technologique, le campus a développé une offre importante d’enseignement supérieur, à travers un pôle Social, l’Institut Saint-Laurent, qui propose notamment des diplômes d’État de niveau 6 (bac+3) pour devenir éducateur spécialisé, éducateur de jeunes enfants ou encore conseiller en économie sociale et familiale… Et un pôle Santé, composé d’un Ifas (Institut de formation d’aide-soignant), d’un IFA (Institut de formation d’ambulancier) et depuis l’an dernier d’un Ifsi (Institut de formation en soins infirmiers), le seul de l’Enseignement catholique et le premier établissement en France à proposer l’apprentissage dès la première année. Le Campus Don Bosco – Lyon participe ainsi à lutter contre la pénurie nationale de soignants et de travailleurs sociaux, à laquelle la région lyonnaise n’échappe pas, et prépare une nouvelle génération de professionnels sensibilisés à l’accompagnement des publics fragilisés.
Des groupes de quinze apprenants
Quand on a créé l’IFA en 2019, il y avait déjà beaucoup de concurrence sur ce segment, se souvient Frédéric Lodier, directeur du pôle Santé. On a donc imaginé un modèle différent : douze mois de formation (versus six mois ailleurs) en alternance. Et des spécificités, comme la conduite d’ambulances sur circuit, car souvent les jeunes ambulanciers n’ont appris à conduire qu’une voiture. » Des innovations permises par des partenariats étroits. « Notre CA est constitué à 80 % d’entreprises à rayonnement régional, national et international avec qui l’on co-construit nos parcours », explique Jean-Michel Mari, directeur général du campus. Ensemble, ils imaginent des formations originales qui répondent aux besoins du secteur et des étudiants… « Pour l’Ifsi, monté avec un groupe de santé, on a voulu prévenir le décrochage, qui touche souvent les étudiants infirmiers, souligne Jean-Michel Mari. On a opté pour des petits groupes de quinze étudiants, en apprentissage dès la première année afin qu’ils soient immergés dans le monde professionnel et rémunérés pour ne pas avoir à prendre de petits boulots à côté. » Cet accompagnement sur-mesure a séduit Paul, qui fait partie de cette première promo : « Je suis conscient de ma chance d’être ici quand je vois des amis qui suivent leur cursus ailleurs et sont 80 à 150 ! » Et l’ouverture d’antennes de son IFA et de son Ifas à Bourg-en-Bresse et au Puy-en-Velay permet au Campus de se rendre accessible à davantage d’étudiants et de créer un maillage qui participera à terme à réduire les déserts médicaux. De plus, le partenariat avec le groupe de santé offre aux étudiants de l’Ifsi la possibilité de réaliser leur apprentissage dans la métropole lyonnaise, sur des terrains complémentaires comme la chirurgie, la psychiatrie, la maternité…
Ce travail mené de concert avec les employeurs et répondant aux problématiques régionales, permet à Don Bosco – Lyon d’être un interlocuteur écouté par les organismes certificateurs. « Pour la formation d’ambulancier, on a proposé à l’ARS il y a cinq ans d’inclure à titre expérimental trente-cinq heures de psychiatrie dans la formation, qui en était dépourvue. In fine, on a fait bouger le référentiel deux ans et demi plus tard », illustre Frédéric Lodier.

« Chacun se nourrit des autres »
La pédagogie salésienne du Campus pousse ses apprenants à développer leur relation aux autres, notamment avec les élèves à besoins éducatifs particuliers présents dans l’établissement, qui compte une Ulis, une classe relais et des pré-CAP – un dispositif mis en place avec la Mission de lutte contre le décrochage scolaire. Cet engagement est stimulé par une multitude de propositions : Bafa salésien, actions caritatives avec les sœurs présentes sur place et l’association Valdocco, conférences thématiques d’experts et stages Erasmus d’un mois pour renforcer leur ouverture d’esprit. Le tout conjugué à une attention particulière aux aspirations et au bien-être des étudiants : passerelles entre filières pour assurer une continuité métier, loyers modérés de la résidence étudiante, rencontres entre apprenants dans des tiers-lieux, comme le Co-Libri, centre de ressources où se croisent étudiants et experts. « Nous essayons de créer un environnement symbiotique où chacun se nourrit des autres », résume Jean-Michel Mari.
Une option Médiation animale
En Ifsi, une psychologue échange avec les futurs infirmiers trois fois par an sur leurs problématiques personnelles ou des situations délicates rencontrées avec des patients. Et à la vie scolaire du lycée, Maxime Pellier aplanit régulièrement les difficultés psychologiques ou sociales de ses étudiants en BTS. En attendant, Don Bosco – Lyon anticipe déjà les besoins de demain. Il vient d’ouvrir son Institut culinaire du médico-social qui formera des professionnels à l’alimentation pour les publics vulnérables. Mais aussi une option Médiation animale pour les aides-soignants. « À l’avenir, nos futurs professionnels exerceront peut-être plusieurs métiers complémentaires dans la même semaine, ce qui pourrait être moins routinier pour eux et plus intéressant pour leurs employeurs », conclut Jean-Michel Mari.