débat d'élèves

Un espace de libre parole au sein du lycée

Notre-Dame-de-la-Merci, Montpellier (34)
Jean-Michel Dunand, APS
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élève qui prend la parole
A. Sobocinski

À Montpellier, le lycée Notre-Dame-de- la-Merci encourage ses élèves à débattre de l’actualité sur le temps du déjeuner. Cette Agora ouverte à tous permet aux lycéens de confronter leurs points de vue de manière constructive.

Une fois par mois, l’Agora de Notre-Dame-de-la-Merci, établissement du centre-ville montpelliérain, propose à tous les lycéens sur le temps de la pause déjeuner d’oser prendre la parole et de créer le maximum d’échanges sur des sujets d’actualité qui les intéressent, sans tabou ni censure. À l’origine de cette formule souple et originale, l’envie d’un jeune délégué, Antoine Altieri, soucieux d’initier une mobilisation lycéenne après les attentats de Paris en novembre 2015. Une Agora ancienne formule, portée par les adultes de l’établissement, s’était essoufflée il y a quelques années.

Dans la nouvelle version, animée par une équipe d’une vingtaine de volontaires de la seconde à la terminale, l’Agora est faite par les élèves pour les élèves. À leurs côtés : deux adultes, présents mais discrets. Jean-Michel Dunand d’abord, l’adjoint en pastorale, qui accueille leurs réunions dans son bureau : « L’Agora rejoint une quête de sens profonde que je perçois chez les jeunes aujourd’hui. En offrant à tous la possibilité d’exprimer leur intériorité, l’Agora recouvre une dimension très évangélique. Elle consiste à accompagner chacun dans la naissance d’une parole et de la faire grandir. »

À l’heure où les directives ministérielles mettent de plus en plus l’accent sur la pratique de l’oral, Jordi Vicens, l’unique enseignant de l’équipe, y voit pour sa part « un espace de liberté qui vient compléter précieusement la formation des lycéens en permettant des débats contradictoires approfondis et très proches du réel, ce que ne font pas toujours les disciplines. » Un vecteur d’éducation aussi à même de changer le regard sur les élèves : « On les découvre dans un autre cadre, capables de réflexions très poussées, d’un regard critique sur la société, de propositions d’action, porteurs d’une vision ! », s’enthousiasme- t-il. « Avec ces agoras notamment, s’est créé un espace de confiance et d’engagement, un dynamisme qui participe au réenchantement quotidien de l’École », se réjouit Isabelle Malbet, le chef d’établissement.

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A. Sobocinski