Tous mobilisés autour des JO !
École Saint-Bernard, Cambrai (59)
Frédérique Majorczyk, chef d’établissement
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Cette année, l’école Saint-Bernard de Cambrai (59) a construit son projet pédagogique autour des Jeux olympiques. Cérémonie d’ouverture, ateliers rugby, classe de neige inédite, marche solidaire…, tout au long de l’année, l’équipe fait partager aux enfants les valeurs sportives qui entrent en résonance avec le projet d’établissement.
«Chaque élève a couru avec une flamme olympique pour qu’elle passe de classe en classe. C’était un beau moment ! », se souvient Elliot, en CM2. S’il s’agissait d’une flamme en papier crépon, l’émotion n’en était pas moins grande, le 15 septembre dernier, pour les enfants de l’école Saint-Bernard de Cambrai (59). « Cette cérémonie d’ouverture a souligné la solidarité entre les classes », se réjouit Frédérique Majorczyk, directrice de cet établissement de centre-ville (412 élèves, répartis dans 14 classes), qui lance chaque année un projet pédagogique différent mobilisant toute l’équipe (la protection de la planète l’an dernier). Cette année, l’équipe a choisi de travailler autour des Jeux olympiques, qui se tiendront à Paris du 26 juillet au 11 août. « L’actualité nous offre une formidable occasion de travailler les valeurs véhiculées par le sport – l’égalité, le respect, l’inclusion, l’amitié, l’engagement. Elles résonnent avec notre projet éducatif : favoriser la réussite de tous les enfants dans le respect de soi, des autres et de ce qui nous entoure », affirme Frédérique Majorczyk. Pour la cérémonie d’ouverture, chaque classe avait réalisé un étendard aux couleurs d’un pays et choisi une devise, en lien avec la pastorale.
Depuis la rentrée scolaire, toutes les classes de Saint-Bernard affichent les anneaux multicolores sur leurs murs. De la petite section au CM2, les enseignants intègrent ce projet mobilisateur aux apprentissages. « Sports, arts, langues, culture… Le sujet des JO peut être abordé de plein de façons différentes. En français, par exemple, nous travaillons la fluence en lisant chaque semaine un texte sur un sport différent », souligne Grégoire Doisy, professeur en CM2. Le matin, les enseignants de cycles 2 et 3 ont mis en place un rituel. « Le lundi, nous découvrons un pays, le mardi un champion, le jeudi un chanteur ou une musique, le vendredi les arts ou la culture », témoigne Sandrine Lhote, enseignante en CE1. « Aujourd’hui, nous avons regardé une vidéo du Chœur de l’Armée rouge », illustre Ornella, en CM2. Les maternelles ne sont pas en reste. « Nous travaillons les continents en parlant des sports pratiqués sur chacun d’entre eux », indique Lucas Swietlicki, enseignant chez les moyens-grands.
Le volley assis, sport paralympique
Ces moments sont aussi l’occasion de travailler les valeurs sportives, directement ou en filigrane. « Dans le sport, il faut être loyal, ne pas se décourager et s’entraider… comme à l’école ! », estime Aymeric, en CM1. Lucas Swietlicki, également référent sport de l’établissement, a organisé des ateliers de rugby avec sa classe de moyens-grands et les CE1 de Sandrine Lhote : « Les équipes ont été mélangées pour que nos deux classes puissent jouer des matchs ensemble, les grands aidant les petits, en adaptant leur pratique pour faire attention à eux », détaille le référent.
Autre valeur abordée, l’inclusion : l’établissement a reçu, le 3 octobre dernier, Romain Wolniewicz, athlète de volleyball assis, présélectionné pour les Jeux paralympiques de Paris 2024 (qui se tiendront du 28 août au 8 septembre à Paris). « Je pensais que ça se jouait dans des fauteuils roulants, mais en fait ça se joue assis par terre ! », s’étonne Lalie, en CM2. Cette rencontre a permis de démystifier le handicap : « Les enfants lui ont posé plein de questions, notamment pour savoir s’il avait mal. Ça leur a montré qu’un handicap n’empêche pas de réussir dans le sport de haut niveau », observe Grégoire Doisy. C’est aussi l’égalité hommes-femmes que ce projet met en avant : « En classe, on a remarqué que dans les premières éditions des JO, il y avait peu de femmes… Maintenant, il y en a beaucoup, ça nous montre que les filles aussi peuvent être excellentes en sport ! », lance Ornella.
L’équipe encourage encore plus que d’habitude les activités physiques des enfants et leur fait découvrir de nouveaux sports. L’établissement a notamment prévu de recevoir Gaspard Xavier, un de ses anciens élèves devenu champion de hockey sur gazon après s’être initié à ce sport à l’école.
Une classe de neige
En plus des nombreuses disciplines proposées habituellement, avec le concours d’intervenants de la ville, des ateliers de hockey, de judo, ou de danse sont programmés. Mais surtout, pour la première fois, une classe de neige va être organisée pour les élèves du CE1 au CM2. « Bourses aux vêtements, ventes de pâtisseries, ou encore d’objets réalisés par les enfants pour Noël, nous récoltons des fonds pour permettre aux 120 élèves de partir », expose la directrice. Pour ne pas léser les classes qui restent, de nombreuses interventions sportives sont prévues en partenariat avec le Centre d’animation Éclipse de Cambrai (cirque, BMX, foot…).
À chaque printemps, la Course des Millepattes de l’école incite les enfants (de 2 à 11 ans) à courir avec leurs parents au profit d’une association caritative. Dans le cadre des JO, elle sera complétée le 7 mai prochain par une marche solidaire réunissant toutes les écoles privées de Cambrai pour soutenir le Secours catholique : « Nos équipes se retrouveront au stade de la ville avec chacune une couleur portée par leurs élèves pour former les anneaux olympiques », annonce Frédérique Majorczyk.
L’établissement profite également de la thématique des JO pour repenser l’aménagement de sa cour de récréation, en lien avec l’Apel et le conseil des enfants de l’école : « J’ai proposé qu’il y ait plus de matériel pour faire du sport dans la cour, comme des cordes à sauter, des ballons, des raquettes avec des balles en mousse… », plaide Martin, en CE2. « L’Apel va nous aider à financer une commande de matériel », confirme Lucas Swietlicki.
Le 2 juillet prochain, la flamme olympique traversera Cambrai : « Nous essaierons d’emmener nos élèves la voir ! », prévoit Sandrine Lhotte. « Avec tout ce qu’on fait en classe, moi j’attends les JO avec impatience », lance Téo, en CM2. L’équipe pédagogique a concocté un programme si riche qu’il ne verra sûrement pas le temps passer !