Le travail de fond de Saint-Aspais
Campus Saint-Aspais, Melun (77)
Jonathan Malassis, responsable du Campus
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Le Campus Saint-Aspais, à Melun (77), se développe malgré la concurrence acharnée des autres acteurs de l’enseignement supérieur. Sa vision stratégique, sa réactivité et sa communication contribuent à son succès..
Fin 2023, l’Institution Saint-Aspais, à Melun (77), a inauguré sur son site de quatre hectares un bâtiment de 1 800 m2 abritant un amphithéâtre, un CDI, un bureau d’orientation et des salles de cours… Largement dédiée à l’enseignement supérieur, cette construction témoigne de son dynamisme. À la rentrée 2026, le Campus Saint-Aspais ajoutera encore un étage à l’un des bâtiments pour accueillir deux nouveaux cursus, à savoir un bachelor Chef de projets digitaux, une licence professionnelle Gestion comptable et Financière et à terme un bac+5 Marketing et Communication digitale.
Réagir à la demande
Le campus répond au quart de tour aux aspirations des jeunes et aux besoins des entreprises locales en étant le plus agile possible. À la rentrée 2023, le BTS GPME (Gestion de la PME) a été « mis en sommeil » en raison d’un manque de candidats. « Mais nous l’avons rouvert… un an plus tard pour répondre à la demande », explique Jonathan Malassis, directeur adjoint et responsable du campus depuis dix ans. Lui et son équipe de douze personnes, comprenant les services administratifs, communication, entreprise et pédagogie, ont fait de l’agilité leur maître mot. « Nous voulons être en mesure de réagir au plus vite aux nouvelles réglementations, à l’évolution du marché de l’emploi et des métiers », affirme Virginie Da Silva, adjointe de Jonathan Malassis et responsable qualité. Abonnée à différentes newsletters (RenaSup, ainsi que sur l’économie locale) en relation avec les tuteurs en entreprise et avec ses partenaires locaux, l’équipe exerce une veille sur le sud de la Seine-et-Marne aujourd’hui en plein boom.
L’analyse de la concurrence est également riche d’enseignements. Et elle ne manque pas ! Elle provient des entreprises elles-mêmes, qui créent des formations supérieures en alternance dans leurs murs, de la CCI, mais aussi des CFA publics et des groupes d’enseignement supérieur à but lucratif. Tous ces acteurs, l’équipe les croise sur les forums étudiants des villes de Seine-et-Marne et des départements limitrophes. Le Sup à but lucratif y vient avec force goodies pour attirer les jeunes…

Une image positive
Le Campus Saint-Aspais ne dispose pas de la même puissance commerciale mais avance d’autres arguments : « Nous ne promettons pas aux jeunes monts et merveilles mais nous insistons sur le fait que nous les accompagnerons dans leur parcours et nous mettons en avant notre sérieux », expose Virginie Da Silva. Pour recruter les futurs étudiants, Jonathan Malassis va aussi à la rencontre des lycéens des établissements privés et publics : « je leur explique ce qu’est l’alternance et leur signale qu’un CFA non lucratif, privilégiant l’accompagnement et une formation de qualité, existe à deux pas de chez eux, tout en déconstruisant l’image parfois stéréotypée qu’ont les jeunes de l’enseignement supérieur catholique. » Un gros travail de communication est notamment réalisé sur les réseaux sociaux. « Nous sommes bien référencés car nous distinguons lycée et enseignement supérieur, sans gommer le fait que le Campus appartient à l’Institution Saint-Aspais, qui bénéficie d’une image positive », affirme Adeline Fezard, responsable de la communication. Cette politique a porté ses fruits. En dix ans, le Campus Saint-Aspais est passé de 120 à 550 étudiants, répartis dans dix-neuf filières, et prévoit de continuer son développement, notamment dans la formation continue.
Partenariats multiples
Pour enseigner au-delà du classique BTS et créer un véritable pôle d’enseignement supérieur, Jonathan Malassis et Virginie Da Silva sont partis à la recherche d’organismes certificateurs, entités qui détiennent l’autorité pour délivrer les diplômes dont elles sont responsables. Dès 2014, un premier partenariat a été créé avec le Cnam (Conservatoire national des arts et métiers) afin de proposer la licence Gestion des organisations. À la rentrée 2025, la licence professionnelle Gestion comptable et financière sera lancée avec ce partenaire important. L’établissement travaille désormais avec plusieurs autres certificateurs du secteur privé. Avec eux aussi, la réactivité est de mise. Ainsi, une licence générale en ressources humaines un peu trop théorique a été remplacée par le bachelor Chargé de développement RH, plus adapté au terrain… « “Nos” certificateurs, à commencer par le Cnam, sont pointilleux et cela nous convient. Ils s’assurent que nous respectons bien le programme, ils examinent les CV de nos enseignants ainsi que les missions confiées par les entreprises aux apprenants », assure Virginie Da Silva. Autre point de vigilance : la qualité de l’équipe pédagogique.
130 formateurs sont issus du monde professionnel et une quinzaine de « nouveaux » arrivent tous les ans. « C’est notre plus-value, car nous raisonnons en termes de métier. Mais ces professionnels doivent aussi être de bons pédagogues. Notre service formation leur fournit une maquette pédagogique et leur demande, ainsi qu’aux alternants, de nous fournir des retours sur les formations. Parfois, l’un des membres du campus assiste à leurs cours et participe aux évaluations », observe Virginie Da Silva.
Bac+5 en alternance
Progressivement, une équipe soudée d’enseignants s’est constituée. Zouhaier Touati, professeur d’informatique, partage tout sur Teams avec ses étudiants et ses collègues – déroulés des cours, TP, projets conduits au fil des séances. Une bonne façon de faciliter les échanges. Aujourd’hui, le Campus Saint-Aspais propose des bac+5 dans le cadre de l’alternance. « L’immense majorité de nos alternants vont jusqu’à bac+5. Nous les y encourageons car leur parcours professionnel et leur niveau de salaire seront très différents », pointe Jonathan Malassis. Malgré le dynamisme du campus, son responsable reste vigilant. « Cette année, une quarantaine de jeunes n’ont pas pu trouver de contrat en alternance. Les incertitudes liées aux aides à l’embauche d’apprentis puis la faible croissance de l’économie ont fragilisé les PME », regrette-t-il. Le Campus a décidé de se tourner davantage vers les grands groupes. Pour ce faire, il recrutera en juin un nouveau chargé de relations aux entreprises. Réactivité oblige…