Le Bon-Conseil : un cocon pour les élèves
Collège Le Bon-Conseil, Nantes
Jean-Philippe Thoiry, coordinateur de l’ensemble scolaire
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Intégré dans le grand ensemble scolaire Saint-Félix-La Salle (deux collèges, un lycée général et techno, un lycée pro, un campus, un centre de formation), le collège Le Bon-Conseil a l’originalité de n’accueillir que des élèves à BEP. « Notre ambition est de proposer des parcours adaptés à tous, du collège au supérieur, affirme Jean-Philippe Thoiry, coordinateur de l’ensemble scolaire. Le collège Saint-Donatien accueille tous les profils d’élèves, dont des jeunes plutôt précoces auxquels il est proposé un cursus en trois ans au lieu de quatre, ainsi que d’autres profils à BEP répartis dans les classes ; celui du Bon-Conseil scolarise des élèves à BEP en difficulté, qui ont besoin d’être réassurés. Tous peuvent poursuivre au lycée dans des parcours variés : bac pro ou BTS en un an, section Ulis en CAP… » L’objectif des jeunes du Bon-Conseil est d’abord de « retrouver confiance avant de travailler sur les apprentissages », annonce Carine Bourdin, chef d’établissement des deux collèges et référente Pial (Pôle inclusif d’accompagnement localisé).
« On a tous les mêmes besoins »
Les jeunes accueillis ont des profils variés (dys, troubles autistiques…) mais ils ont en commun d’avoir des difficultés de l’apprentissage qui leur ont fait perdre confiance en leurs capacités. Les élèves sont une vingtaine par classe. La durée des cours, très collaboratifs, est plus longue (1 h 20 au lieu de 55 minutes) afin de leur laisser le temps d’entrer dans les apprentissages. Les évaluations, sans notes, consistent en la validation de quatre niveaux de maîtrise et peuvent être refaites si ces niveaux ne sont pas atteints.
Le travail du soir est déposé sur l’ENT. Et pour certaines matières, comme l’histoire, il est effectué avec l’aide de « learning apps », des applis qui jouent sur les représentations visuelles pour assimiler du vocabulaire. Tout est organisé pour alléger l’écrit : carte mentale pour schématiser sa pensée, boîtes de lecture dans lesquelles on trouve des personnages et des objets qui racontent l’intrigue d’un livre, supports agrandis pour une meilleure lisibilité… « On a tous les mêmes besoins, c’est rassurant. On a détecté ma dyslexie quand j’étais au CP, cela a été dur en primaire, j’avais beaucoup de mauvaises notes. Ici, je reprends confiance », exprime Yaëlle, en 5e. « En primaire, quand je devais aller au tableau, je stressais beaucoup, on riait de moi.
Au Bon-Conseil, les enseignants ont trouvé des techniques pour me faire réussir, j’ai besoin notamment que les notions soient imagées », confi e Kim, également en 5e. Soucieux de favoriser l’inclusion, l’ensemble scolaire mène des projets communs aux deux collèges. Les élèves du Bon-Conseil partagent également la cantine, le CDI et la cour de récréation avec les lycéens. Si un élève s’ennuie et a suffisamment repris confiance, il peut aussi, à partir de la 4e, être intégré à Saint-Donatien. Récemment, l’ensemble scolaire a organisé un « Rallye de l’École inclusive », avec de multiples ateliers pour sensibiliser toute la communauté éducative. « L’inclusion doit se vivre en équipe et nous tenons à ce qu’elle soit vue comme une richesse non seulement pour l’élève à BEP, mais aussi pour son camarade ordinaire », conclut Jean-Philippe Thoiry.