Des jeux coopératifs et inclusifs
DDEC 35
Thomas Enfrin chargé de mission Ecole inclusive
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Lancée par un ancien de l’Ugsel ayant rejoint la DDEC de Rennes il y a un peu plus de cinq ans, Coopérateam permet à des élèves en situation de handicap ou à besoins éducatifs particuliers (Ulis, Segpa, IME…) de faire équipe avec des camarades de classe ordinaire pour participer à des jeux coopératifs. Après plusieurs éditions en Ille-et-Vilaine, ces challenges inclusifs se diffusent dans les territoires, à l’image des Yvelines.
« Coopérateam est né de la volonté de quitter la logique d’entre soi subie par les élèves en situation de handicap pour favoriser leur inclusion », présente d’emblée Thomas Enfrin, chargé de mission Éducation inclusive à l’Enseignement catholique d’Ille-et-Vilaine, ancien référent dynamique sportive inclusive pour l’Ugsel nationale et créateur du podcast Accessi 1000 Idées. En 2019, la collaboration entre la DDEC 35 et Agnès Guyader et Vincent Barbedette de l’Ugsel 35 donne naissance à un challenge coopératif autour de l’escalade, intitulé « A Bloc ! », avec comme particularité la création de binômes : chaque enfant scolarisé en Ulis invite un enfant de sa classe de référence. « Mais certains enfants d’Ulis n’avaient pas de copains, tandis que d’autres en avaient trop pour en choisir un seul », se souvient Thomas Enfrin. Après le Covid, la formule est donc revue.
Flash mob collectif
Elle prend alors le nom de Coopérateam pour créer des équipes de 30 jeunes maximum par établissement, composées d’élèves bénéficiant de l’appui d’un dispositif Ulis ou de Segpa et de camarades de classe pour des challenges ludiques et sportifs autour de jeux coopératifs. Parmi ces jeux : le kin-ball, un ballon géant à réceptionner sans qu’il touche le sol, le spike-ball, une balle qui rebondit sur un trampoline, la tour de Fröbel, des pièces en bois qu’il faut empiler avec adresse… « Nous souhaitons promouvoir la coopération plutôt que l’affrontement : tout le monde reçoit la même récompense ! », souligne le fondateur de ces jeux ludiques et sportifs. Le challenge s’achève par un flash mob collectif qui fédère participants et encadrants.
Progressivement, cette initiative a fédéré de plus en plus d’établissements. Le 27 mars dernier, la 4e édition de l’événement en Ille-et-Vilaine a réuni près de 600 élèves au Parc des Gayeulles à Rennes, issus de 16 établissements du premier et du second degré, et 120 accompagnants, dont les parents, des AESH… Baptisée CooPirateam, avec Jack Sparrow en invité surprise, cette édition avait la recherche d’une carte aux trésors comme objectif. Parmi les 60 encadrants participant à l’organisation, 10 élèves du lycée hôtelier Sainte Thérèse de La Guerche de Bretagne ont réalisé le trésor en chocolat et animé le jeu de l’oie tandis que 30 lycéens option animation du lycée Jeanne d’Arc de Rennes ont encadré les autres ateliers de la journée.
Organisé par des bacs pro
Face au succès, Coopérateam essaime dans les autres diocèses. Le 23 mai dernier, la DDEC des Yvelines a lancé la deuxième édition du challenge, avec l’appui de l’Ugsel 78, du lycée agricole du Buat à Maule et de l’Apel 78. L’événement qui s’est tenu au lycée agricole a réuni 160 élèves du CP à la 3e, provenant de 10 établissements, dont un IME et des dispositifs Ulis. « Le challenge a été organisé par les jeunes en bac pro Service à la personne et aux animations des territoires, encadrés par leur professeur de sport. Les enfants ont adoré être encadrés par des jeunes ! », se réjouit Sophie Tessier, cheffe de projet Bien vivre sa scolarité à la DDEC 78. Elle souligne le bénéfice inclusif de l’événement : « Cela permet de décloisonner, de créer de beaux souvenirs et de favoriser les liens entre les enfants quel que soit leur parcours », souligne Sophie Tessier.
« Cette initiative s’inscrit dans le cadre de notre projet fédéral de développement dont l’un des axes vise à rendre les activités sportives toujours plus inclusives, à l’image du volley assis qui met valides et non valides au même niveau ! Coopérateam permet de créer un esprit de cohésion entre les élèves et contribue à changer le regard sur le handicap », pointe Aurore Garcia, coordinatrice Ugsel Île-de-France. Progressivement, d’autres diocèses se saisissent de cette initiative qui a vocation à essaimer sur le territoire au profit de l’inclusion.
