Dans leur corps
Ensemble scolaire Jeanne-d'Arc, Kermlin-Bicêtre (94)
Gaelle Lejeune, parent d'élèves Apel
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À l’initiative de l’Apel, une journée de mobilisation autour du handicap s’est tenue en mai dernier à l’ensemble scolaire Sainte-Jeanne-d’Arc, au Kremlin-Bicêtre (94), en partenariat avec de nombreuses associations. Écoliers et collégiens ont testé une douzaine d’handisports pour mieux le comprendre.
Une ruche ! c’est l’impression que donne le bourdonnement des 700 élèves qui circulent dans tout l’ensemble scolaire Jeanne-d’Arc, au Kremlin-Bicêtre (94) pour participer aux nombreuses et exceptionnelles activités de la journée : boccia -sorte de pétanque adaptée, cécifoot, handball fauteuil, volleyball assis, parcours fauteuil ou aveugle, lutte et taekwondo sans les bras, course sur une jambe… Douze initiations et ateliers collectifs ou individuels, animés par autant d’associations, répartis en trois parcours et six lieux, allant du gymnase à diverses salles, et encadrés par des parents d’élèves et des enseignants volontaires. Une logistique complexe mais très maîtrisée, où toutes les classes divisées en deux groupes ont « tourné » chaque demi-heure, pour en faire le maximum, dans une ambiance à la fois joyeuse et bruyante, mais respectueuses des consignes et des enjeux.
Quatre mères motivées
Cette journée de sensibilisation n’aurait pas vu le jour sans Gaelle Lejeune, parent d’élève investie, mère d’un garçon de 11 ans, porteur d’un handicap invisible, scolarisé dans cet établissement qui a fait de l’inclusion sa force et compte une Ulis de six élèves. « On a créé il y a quelques années avec quatre mamans une commission École inclusive, pour informer et sensibiliser jeunes et adultes sur le handicap. Cette journée s’inscrit dans ces objectifs pour bien vivre ensemble et accepter la différence et surtout de la faire comprendre. Car le plus grand des handicaps, c’est l’incompréhension. »

Parcours du combattant
Et quoi de plus parlant que de faire vivre aux élèves cette immersion « dans la peau » des personnes en situation de handicap, même seulement pour une demi-journée. « Quand la canne est à gauche, c’est le pied droit qui doit avancer », dit l’animateur du parcours aveugle à un 4e chaussé de lunettes occultantes, qui n’ose avancer malgré sa canne blanche. Et dans le gymnase voisin, les 6es se rendent compte que se mouvoir sur un fauteuil roulant tout en faisant des passes de handball, ce n’est pas si facile !
La manifestation, organisée et financée par l’Apel de l’établissement et celle du département en plus d’un partenaire, pour un budget de 2 500 €, s’est appuyée sur des associations d’handisport qui ont fourni le matériel et l’assistance.
« Faire du sport avec un handicap, c’est évidemment possible, poursuit Gaelle Lejeune. Car malgré tout, on peut faire des choses et se surpasser. J’observe que les élèves sont très curieux et réceptifs. Ils me disent : “On peut être différents mais on est tous égaux”. » Gaelle Lejeune évoque aussi les difficultés des familles dont les enfants sont en situation de handicap. C’est un parcours du combattant pour elles, avec « la peur du jugement ». La commission École inclusive veut aussi rompre leur isolement et changer les regards. Le chemin est long, mais au vu du succès de cette journée, déjà bien engagé.