Comprendre sa moyenne
Lycée Sainte-Marie-des-Champs Toulouse
Thérèse Harel, chef d’établissement
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Le lycée général et technologique Sainte-Marie-des-Champs, à Toulouse, communique autant auprès des élèves que des parents sur son système d’évaluation. Une démarche essentielle pour faire comprendre son positionnement au moment où les familles affinent leur stratégie pour choisir le lycée de leur enfant.
En matière d’évaluation, le lycée général et technologique Sainte-Marie-des-Champs, à Toulouse (31), s’est mobilisé fortement dès l’an dernier. « L’anxiété de certains élèves nous a alertés. Entre la réforme du bac et la crise sanitaire, ils avaient l’impression de jouer leur vie sur une note, la moitié du bac étant validée en contrôle continu », explique Thérèse Harel, le chef d’établissement. Beaucoup de jeunes craignent, en effet, de ne pouvoir accéder à la formation supérieure de leur rêve s’ils obtiennent des notes trop basses. Parallèlement, les familles, qui ont pris conscience de l’importance du contrôle continu dans le nouveau bac, ont commencé à échafauder des stratégies. Elles sont tentées de laisser leurs enfants dans des établissements exigeants jusqu’à la fi n de la 2de avant de les inscrire, à partir de la 1re, dans ceux qui notent plus généreusement. « À Toulouse, le débat s’est engagé assez rapidement et les familles ont fait leurs calculs », constate Thérèse Harel.
Renforcer la cohérence
D’où l’importance de lancer les équipes dans une réflexion de fond, cruciale pour l’établissement, qui recrute à partir de la 2de des élèves aux profils très variés, issus d’une soixantaine de collèges. Son positionnement doit donc être clair et lisible pour les parents, qui bénéficient par ailleurs d’un choix important dans ce quartier résidentiel de la Côte Pavée. On y trouve, en effet, de gros établissements jésuites et lasalliens, complémentaires de Sainte-Marie-des-Champs mais aussi… concurrents.
En quelques mois, la question de l’évaluation est donc devenue stratégique. La direction a souhaité en renforcer la cohérence au niveau disciplinaire et transversal mais aussi en lien avec le projet de l’établissement. Les enseignants ont tout d’abord travaillé ensemble par équipes disciplinaires. La dimension transversale est venue ensuite. « Les collègues savent désormais quelles sont les compétences évaluées dans les autres matières. Malgré tout, la cohérence transversale de l’évaluation reste encore à affiner », affirme Thérèse Harel. Des réajustements sont d’ailleurs prévus pour le deuxième trimestre.
Débat autour du zéro
Les grandes lignes du système d’évaluation ont néanmoins été fixées. L’établissement a statué sur l’attitude à avoir en cas d’absence à une évaluation, situation fréquente lorsque les élèves ne veulent pas risquer de faire baisser leur moyenne. Les enseignants s’assurent alors que les notes qu’ils ont déjà relevées leur permettent bien de mesurer le niveau de l’élève. Dans le cas contraire, ce dernier bénéficie d’un devoir de rattrapage. Le zéro a aussi fait l’objet de nombreuses discussions. L’établissement a décidé de le conserver en cas de fraude ou si l’élève ne se présente pas à une évaluation de rattrapage. Les jeunes et les parents sont parfaitement informés de son usage, stipulé dans le règlement intérieur. Car la communication vis-à-vis des parents et des élèves a suivi de près la mise en place du système d’évaluation. Tous les lycéens, de la 2de à la Tle, ont reçu un document visuel et animé, « Comprendre mes moyennes », qui les informe, matière par matière, du nombre et du type d’évaluation par trimestre mais aussi de leur coefficient et des compétences à travailler. Dans ce document, l’équipe a utilisé un langage simple, évitant de parler d’évaluation formative, diagnostique ou sommative… les élèves n’ayant pas à devenir des spécialistes en docimologie pour passer le bac !