camion vert
Hauts-de-France Mixités

L’école en mode nomade

Groupe scolaire Saint-Adrien La Salle, Villeneuve-d’Ascq (59)
Charlotte Herbaut
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Depuis 1982, des antennes scolaires mobiles vont à la rencontre des jeunes Tsiganes, dont le mode de vie nomade ne permet pas une scolarisation classique. Il en existe une trentaine à travers la France, hébergées par des établissements catholiques. 

Pierre Boisseleau est l’un des enseignants qui sillonnent l’académie de Lille à bord de camions aménagés en salle de classe, appelés « antennes scolaires mobiles ». Il prend le volant du véhicule jaune, destiné aux 10-15 ans, Charlotte Herbaut grimpe dans le vert dédié aux primaires et Claire Chenu dans le bleu pour les maternelles, et tous trois quittent le groupe scolaire Saint-Adrien, à Villeneuve d’Ascq. Peu après, une douzaine d’enfants du voyage surgissent gaiement de leurs caravanes et prennent place dans les classes miniatures où leur sont proposés des exercices. Ces enfants bénéficient d’un dispositif créé en 1982 à l’initiative de l’association Aset et des Frères des écoles chrétiennes, pour diffuser les savoirs fondamentaux aux enfants n’ayant pas accès à l’École. Il existe une trentaine d’antennes scolaires mobiles en France, hébergées par des établissements catholiques, dont les deux tiers par le réseau lasallien. Ces camions-écoles s’adressent aux populations tsiganes qui ne savent généralement ni lire ni écrire, du fait de leur nomadisme. « Les antennes mobiles ne sont pas une finalité, mais une passerelle vers une scolarité ordinaire », souligne Pierre Boisseleau. Fragile, ce dispositif ne se développe plus, mais grâce aux efforts des établissements et des Aset régionales, la plupart des camions-écoles existants se maintiennent pour l’instant. Au plus grand bonheur des 2 000 à 3 000 enfants qui en bénéficient chaque année.