Olivier Murail, professeur à l’école Saint-Domnin d’Avrillé (85), a fait entrer la programmation dans sa classe multiniveaux (CE2-CM1-CM2). Avec, à la clé, la participation au « Roboscol Challenge », un projet interdisciplinaire proposé par les cinq diocèses des Pays de la Loire.
Au cœur du village d’Avrillé, en Vendée, l’école Saint-Domnin compte soixante-quinze élèves répartis dans trois classes : maternelles, CP-CE1 et CE2-CM1-CM2. Dans cette dernière, l’atelier de programmation de robots a déjà commencé. Les élèves, qui travaillent en silence, sont répartis par groupes de trois ou quatre. Une feuille, sur laquelle une large ligne noire matérialise le parcours du robot, est au centre de chaque table. Sur une autre feuille, une série de codes, sous forme de blocs de couleurs, indique des mouvements variés à faire exécuter au robot. Les élèves sont concentrés. « Ces codes expliquent aux petits robots ce qu’il faut faire, explique Olivier Murail, professeur des écoles depuis 2003. On va leur donner les bonnes consignes. Notre rôle est de les programmer, c’est à-dire de préparer les codes. »
Un parcours sans faute
Après avoir observé et étudié la trajectoire assignée au robot, les élèves choisissent les codes de couleurs, les reproduisent sur des autocollants qu’ils positionnent sur la ligne noire. Il s’agit de définir le plan de route du robot : suivre la ligne, ne pas aller dans une impasse, tourner dans le bon sens, etc. Olivier Murail dépose ensuite un mini-robot sur chaque table. Ozobot est un petit robot suiveur de lignes (2,54 cm de diamètre et de hauteur) qui se programme avec des zones de couleurs détectables par des capteurs. Il peut ainsi transmettre les changements de couleurs (noir, bleu, rouge et vert) à son logiciel interne qui contrôle sa vitesse et ses mouvements. L’assemblage des codes crée des commandes simples : avancer, reculer, ralentir, tourner à gauche… et permet d’inventer une histoire ou un jeu. Le robot est calibré en quelques secondes sur un rond noir dessiné au marqueur sur un coin de la feuille, puis les élèves le posent sur le point de départ du parcours. Il reconnaît la ligne noire et les couleurs des blocs et se dirige vers son point d’arrivée : « Ça y est, il fait la danse de la victoire ! », s’écrie en chœur un groupe. Le temps de trajet a été court, c’est un parcours sans faute. Les élèves, très à l’aise dans l’atelier, apprennent ainsi de façon ludique et concertée les bases de la programmation informatique. « Le programme de mathématiques prévoit l’enseignement de la programmation avec un logiciel et des petits robots, précise l’enseignant. La direction diocésaine investit dans ce projet depuis deux ans, aidée par l’Apel, qui finance l’achat des robots. On peut intégrer cet atelier dans les heures de sciences. »
Les élèves, très à l’aise dans l’atelier, apprennent ainsi de façon ludique et concertée les bases de la programmation informatique. « Le programme de mathématiques prévoit l’enseignement de la programmation avec un logiciel et des petits robots, précise l’enseignant. La direction diocésaine investit dans ce projet depuis deux ans, aidée par l’Apel, qui finance l’achat des robots. On peut intégrer cet atelier dans les heures de sciences. »
L’apprentissage de la programmation informatique favorise aussi l’acquisition d’autres compétences, telles que la découverte de la pensée scientifique et la résolution de problèmes, en effectuant des tests, des modifications et des améliorations.
Raconte-moi une histoire
Et pour rendre cet apprentissage plus attrayant encore, Olivier Murail a choisi d’embarquer ses élèves dans le projet « Roboscol, raconte-moi une histoire », proposé aux enseignants de cycle 3 et de fin de cycle 2 par la direction diocésaine de Vendée. Il s’agit de créer une vidéo de deux à dix minutes racontant une histoire dans laquelle les acteurs principaux sont des robots programmés par les élèves. En 2019 déjà, pour sa première participation au « R o b o s c o l Challenge », l’enseignant avait réalisé avec sa classe un fi lm de sept minutes, Danse avec Ozobots, mettant en scène deux robots arrivés sur Terre dans un ovni et vivant de multiples aventures. Cette année, l’objectif est la production d’un fi lm sur l’environnement, avec une histoire écrite par les élèves. Sur la base des rapports d’évaluation du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), Olivier Murail a élaboré une fresque climatique « pour aider les écoliers à comprendre les enjeux du réchauffement climatique, ses causes, ses conséquences. Les robots seront ensuite utilisés pour faire un documentaire sur ce qu’on a appris en classe ». Ses élèves feront évoluer les robots au milieu de décors qu’ils auront réalisés, au rythme du récit élaboré collectivement. Puis il s’agira de filmer leurs déplacements en racontant l’histoire en voix off. « C’est très motivant pour les écoliers, s’enthousiasme Olivier Murail. Nous avons débuté en novembre. Nous allons travailler en classe pendant trois mois, en programmant des robots suiveurs de ligne, mais pas sur écran. C’est plus simple. Il y a une belle dynamique, c’est un travail interdisciplinaire qui convoque le français, les sciences, les arts. On peut montrer également les résultats aux familles. On va construire l’histoire du fi lm lors d’un atelier d’écriture. Même si c’est un peu nébuleux au départ, les élèves y arrivent toujours. Il n’y a pas d’enfants en difficulté lors de ces ateliers ! Cet apprentissage permet de développer leur esprit logique, tout en laissant libre cours à leur imagination. »